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S.O.S. Pédagogie, bulletin d'information spécial (janvier 2003) SPECIAL " DYSLEXIE "

La dyslexie, ce qu'il faut savoir
Extrait de La lecture en trois dimensions (Nathan, à paraître) de J. Gombert, P. Coté, M. Fayot, P. Mousty, S. Valdois.

La dyslexie n'est pas induite par la méthode d'apprentissage de la lecture. Elle est due à une dysfonction du système nerveux central entraînant l'incapacité d'acquérir certaines compétences nécessaires à l'apprentissage de la lecture. Certaines méthodes pédagogiques seront révélatrices d'une dyslexie sans en être la cause.
Un élève dyslexique est un élève qui présente des difficultés spécifiques d'apprentissage de la lecture, difficultés qui résisteront même à l'enseignant le plus compétent et le plus expérimenté. Le fait que l'élève soit en difficulté ne remet pas en cause la compétence de l'enseignant.
Aucune acquisition de la lecture ou un retard manifeste après 6 mois d'apprentissage doivent conduire à demander un bilan d'évaluation des capacités d'apprentissage de la lecture et des aptitudes langagières de l'élève.
Il est possible de dépister les enfants à risque de développer une dyslexie dès la maternelle.
L'élève dyslexique est un élève dont les capacités d'apprentissage dans les matières autres que le français sont a priori normales.
Il existe différentes formes de dyslexies qui se distinguent assez nettement les unes des autres. Toute idée stéréotypée du comportement dyslexique est donc nécessairement fausse. Ainsi, certains types d'erreurs, comme les inversions de sons ou de lettres par exemple, ne sont pas systématiquement présentes chez ces élèves.
Etant donné le pourcentage estimé d'élèves dyslexiques dans la population des élèves scolarisés, il est probable que tout enseignant a, chaque année, un à deux élèves dyslexiques dans sa classe.
Une dyslexie non détectée et non traitée constitue souvent un handicap sévère qui empêche l'insertion normale de l'individu dans le monde socio-économique. Des études portant sur des adultes illettrés ont montré que le tiers d'entre eux étalent en fait des dyslexiques non diagnostiqués.
Une dyslexie diagnostiquée et traitée ne constitue pas nécessairement un handicap à termes. On trouve de nombreux dyslexiques parmi les ingénieurs et les médecins. Certains accèdent à des postes de haut niveau que ce soit dans l'enseignement, l'industrie ou la politique.
Lorsque le dépistage n'est pas fait suffisamment tôt, la dyslexie peut entraîner des troubles psychoaffectifs en réaction à l'échec scolaire et à l'incompréhension du milieu familial et scolaire. Cela peut conduire à un refus total de l'école et à des troubles du comportement (tels que délinquance ou dépression). Seul un diagnostic précoce et une prise en charge appropriée y compris en contexte scolaire peuvent prévenir la démotivation et les troubles des conduites.


Quelques conseils pratiques

  • Pour estimer les efforts fournis

Il est Important de s'informer auprès des parents sur le travail réellement fourni par l'élève afin de l'apprécier à sa juste valeur. En effet, le travail fourni par un élève dyslexique est souvent dévalorisé: il fait d'énormes efforts pour suivre en classe et passe beaucoup de temps le soir sur leçons et devoirs, le tout pour un résultat souvent médiocre qui laisse penser qu'il n'a pas suffisamment travaillé.

  • Pour ne pas le pénaliser

Un élève qui a des difficultés pour lire (et écrire) est un élève qui est fortement pénalisé dans toutes les matières si l'on n'y prend pas garde. Afin d'éviter que ses difficultés ne retentissent sur tous les domaines, l'enseignant peut par exemple choisir de systématiquement lire à haute voix le texte des consignes à effectuer ou du problème à résoudre.

  • Pour valoriser les progrès effectués

Les élèves dyslexiques ont des difficultés sérieuses dans certaines matières comme en dictée par exemple. Certains élèves ont ainsi " O "en dictée d'un bout de l'année à l'autre, quels que soient leurs efforts. Certains enseignants adoptent spontanément dans ce cas des notations négatives; passer de -20 à -10 puis -5 permettra à l'élève de voir les progrès effectués et le motivera à poursuivre ses efforts. Changer d'échelle et noter sur 40 est une autre solution.

  • Pour évaluer les connaissances acquises

Accorder plus de temps à l'élève ou noter ce qui est juste proportionnellement à ce qui a été fait permet une meilleure appréhension de ses capacités réelles. En règle générale, les élèves dyslexiques sont des élèves qui prennent plus de temps que les autres pour réaliser les tâches qui leur sont demandées. La plupart des contrôles étant effectués en temps limité, l'élève n'a, le plus souvent, pas le temps de terminer l'exercice proposé. Il a une mauvaise note dont on ne saura pas si elle résulte du manque de temps ou de la non-acquisition des notions évaluées. Ceci pose un réel problème en fin d'année lorsque se pose la question du passage au niveau supérieur ou du redoublement. Si les notions sont acquises le redoublement n'est pas justifié; or, l'enseignant ne se donne en général pas les moyens d'évaluer réellement ce qui a été appris.

  • Pour ne pas le mettre en échec scolaire

Lui donner le texte des leçons par écrit (photocopies, par exemple) ou vérifier que les devoirs à faire sont notés correctement constitue une aide précieuse. Un élève dyslexique est souvent incapable de copier le texte d'une leçon ou même de noter les devoirs à faire sur son cahier de texte. Il se trouve ainsi en situation de ne pas disposer de la leçon à apprendre (notes erronées ou Incomplètes) ce qui peut le mettre rapidement en situation de non-apprentissage.

  • Pour le mettre à égalité avec les autres

Aider un élève dyslexique en lui proposant des aménagements scolaires, ce n'est pas l'avantager, c'est le mettre à égalité avec les autres élèves. Par exemple, la plupart des élèves sont avantagés par le fait de copier les leçons à apprendre. Passer par l'écrit constitue pour la plupart d'entre nous une aide à la mémorisation. C'est au contraire souvent un désavantage pour l'élève dyslexique. Lui donner les devoirs par écrit n'est donc pas lui donner un avantage par rapport aux autres mais simplement le mettre comme les autres en situation d'apprendre.

 

Apporter des réponses :

=> Alerter les personnels du réseau d'aide (psychologues scolaires et maîtres spécialisés) ainsi que le médecin scolaire.

=> Proposer des aménagements scolaires.

=> Valoriser le travail de l'élève et se mettre en situation d'évaluer ses progrès.

=> Permettre à l'élève d'acquérir des connaissances et des savoir-faire en tenant compte de ses difficultés.


=> Travailler en concertation avec les autres intervenants (au sein ou hors de l'école) au mieux des intérêts de l'élève.

 

Réponses aux questions posées aux orthophonistes :
(à Mme Pasquier et Mme Dugué, orthophonistes)

  • Qu'est le rôle de l'orthophoniste ?

C'est le traitement des troubles du langage (oral et écrit) et du problème de la voix.
C'est le GEPALM qui diffuse l'enseignement des techniques des troubles du langage et de la pensée logique (problème de repère spatio-temporel et problème de calcul ou acalculie).

  • Qu'est-ce que la dyslexie ?

Le mot vient de " dys ", " mauvais " comme dans dysfonctionnement, et de lexique (le langage, les mots, le vocabulaire). La dyslexie n'est donc pas toujours un trouble de l'inversion, le terme n'est d'ailleurs plus employé par la nouvelle nomenclature pour désigner les troubles orthophoniques. C'est un trouble du langage, en tant que langue structurée par des signes alphabétiques. Dans les cultures sans alphabet, comme la Chine, il n'y a pas de troubles dyslexiques. Pour certains cela a été un trouble du fonctionnement cérébral, pour d'autres un trouble psychologique, mais actuellement ces thèses sont dépassées et on considère la dyslexie comme relevant autant des troubles cérébraux que psychologiques ou environnementaux.

  • Quels sont les indices qui trahissent les troubles du langage ? (Conseils données par Mme Marie Christine Pasquier, orthophoniste)

En général, les troubles de la dyslexie sont des troubles chroniques qui perturbent la vie scolaire ou intellectuelle sur plusieurs années, 5 ou 6 ans généralement.
Il s'agit, pour les problèmes du langage, d'indices à l'écrit qui ne trompent pas. Les problèmes d'inversion, à l'écrit, sont les plus fréquents. Mais on observe aussi le manque de repère linéaire, lors de la lecture, ainsi qu'une confusion de son, des fautes d'orthographe et de grammaire.
" Homophone (confusion entre et/est, son/sont…)
" Faute lexicale (vocabulaire, mot d'usage…)
" Règles de grammaire non appliquées
" Inversion des lettres ou des mots
" Perte des repères linéaires de la lecture
Mais, certains orthophonistes avancent que les troubles de la pensée logique, l'acalculie par exemple, ne peuvent être dissociés des représentations abstraites et du langage et que, par conséquent, les problèmes rencontrés en mathématiques peuvent également relever des compétences de l'orthophonie.

 

texte: Louis Cruchet

pour en savoir plus: "http://www.coridys.asso.fr"



© SOS Pédagogie - 2004
Mise à jour : mars 2004