Dès le XVIe siècle, les Européens souhaitent découvrir le reste de la Terre. Selon certains savants, un continent se cache à l'opposé de la Terre, la Terra Australis Incognita. Bien sûr, ce continent est imaginaire, mais il permet aux navigateurs de découvrir de nouvelles contrées.
La Polynésie est découverte dès 1521 mais les marins ne débarquent pas. C'est seulement en 1595 que Quiros et Mendana, qui viennent du Pérou, rencontrent les habitants de Fatu Hiva, aux Iles Marquises. Ils quittent l'île en laissant 200 morts et la syphillis, une maladie inconnue des indigènes.
En 1700, le Pacifique est toujours très mal connu car c'est seulement un lieu de passage entre l'Amérique et l'Asie. Soixante-cinq ans plus tard, l'Anglais John Byron est le premier commodore envoyé autour du monde par le Roi d'Angleterre. Il longe les Tuamotu mais ne peut y mouiller.
En 1767, Samuel Wallis découvre Tahiti. Il accoste sur la presqu'île de Taiarapu à bord du Dolphin. Les locaux se montrent très agressifs mais les Européens savent comment les calmer : les canons tonnent. Soucieux de trouver un lieu moins hostile, Wallis décide de longer la côte de Tahiti et il rejoint la baie de Matavai au Nord. Là aussi les Tahitiens se montrent agressifs. Une fois de plus des coups de canon sont donnés et les marins du Dolphin sabotent toutes les pirogues locales. De nombreux morts sont à déplorer.
Un an après, c'est au tour d'un Français, Louis-Antoine de Bougainville d'accoster à Hitiaa. Il commande deux navires, l'Etoile et la Boudeuse. Il ne reste qu'une dizaine de jours mais un fameux tableau fera de Tahiti "la Nouvelle Cythère" tant il est émerveillé par la beauté de l'île. De retour en France il ramène Aoturu, un Tahitien qui émerveille à son tour la société du XVIIIè siècle. Ainsi naissent, avec Bougainville, le mythe de la vahine et celui des îles paradisiaques : on imagine que Tahiti n'a pas été touché par le pêché originel dont parle la Bible.
En 1769 l'Angleterre souhaite envoyer des astronomes étudier le transit de la planète Vénus à Tahiti. Cette expédition scientifique est conduite par le Capitaine Cook à bord de l'Endeavour. Ils mouillent à Matavai et observent la planète depuis le site qui porte désormais son nom, la Pointe Vénus. L'observation est un échec mais l'expédition a au moins le mérite de mieux connaître la Polynésie. Cook est en effet accompagné de dessinateurs et de botanistes qui rapportent un amoncellement de connaissances. Les Journaux de Voyage de Cook sont une mine d'or pour ceux qui souhaitent connaître la Polynésie de l'époque pré-européenne . Cook revient quatre fois à Matavai : en 1773, en 1774 et en 1777. Lors de son second voyage, il rapporte Omai, un habitant de Raiatea. Cook meurt à Hawai'i, dans la baie de Kehalakekua où il fut tué au cours d'un affrontement avec les indigènes.

texte: Louis Cruchet et Lucie Tourneau

références bibliographiques:

L'Encyclopédie de la Polynésie Française, Editions Christian Gleizal/Multipress, Tahiti, 1986.

Les tours du monde des explorateurs. Les grands voyages maritimes, 1764-1843, Larousse, 1998